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Nao-Asakura's world
22 juillet 2007

[concert de TGTBATQ, 22 juillet, Lyon] The Good, the Bad and the... King?

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Où le bon aurait été Simon Tong, un peu invisible, le seul sans couvre-chef, concentré sur sa guitare, et le roi, à défaut d'une figure féminine, incarné par le magistral Tony Allen, en retrait, quasi dans l'ombre et pourtant lumineux, à un centième de ses capacités, heureux de toutes ses dents, présent car fondamental. Le mauvais (?) aurait été le duo Paul Simonon - Damon Albarn, mi-anges mi-démons, jouant ensemble, à la fois tellement différents et si bien assortis.

Damon, tout de noir vêtu, costume sombre sur baskets marron ( oui, j'étais assez près pour voir ses chaussures !), chapeau haut de forme (obligé) sur la tête, était à la fois angélique, beau, inquiétant parfois (sur Three Changes) et tellement "dans son trip". Au centre de toutes les attentions, changeant de place et d'instruments au gré des chansons. Il est beaucoup plus petit que ce que je pensais, en vrai, mais il dégage quelque chose de puissant, de remarquable.

Quant à Paul... que dire, il était heureux sur scène visiblement ; ex-Clash, peintre de talent (la toile de fond projetée qui servait de décor avec les fameux fanions-bunting, c'est de lui), bassiste hors pair, showman. Il danse, il joue avec le public, avec les autres musiciens.

On se croit plus dans un cabaret que sur une scène de concert par moments ; bouteille de whisky (?) entamée près du piano, volutes de la fumée des cigarettes qui se consument dans la nuit. Magique.

Magique aussi parce que moi, la fan folle parmi tout ces autres fans réunis dans l'amphithéâtre romain de Fourvière (sur les collines de Lyon, 4 heures de route depuis Marseille), j'étais à moins de deux mètres de ceux que j'adule depuis novembre 2006 (et bien avant individuellement parlant). C'est qu'avec ma sœur on a la technique pour se retrouver tout devant sans avoir pour autant à se taper la première partie (the Servant, que j'ai hué depuis les gradins XD... non j'ai même pas honte). Au gré des ondulations de la foule on se rapprochait, encore, encore, jusqu'au début de Kingdom of Doom, la chanson, où je parviens enfin à monter sur le mini marchepied tout devant la scène. C'était comme percer soudain les nuages et contempler un paysage dont on entendait jusque là seulement des échos. Un paysage musical.

Le principe de TGTBATQ, c'est qu'ils n'ont (pour le moment... ?) sorti qu'un seul album, une sorte de promenade mélancolique, magique dans un Londres passé, rêvé, et que les concerts sont leur premier lieu d'existence, la scène leur vrai révélateur. Les chansons s'enchaînent donc forcément selon cet ordre établi, et n'ayant jamais vu un de leurs concerts dans son intégralité (à part the Roundhouse, mais ça compte pas, c'était un des tout premiers), je craignais que ça fasse un peu court (d'autant plus que mon cousin revenu de Werchter avait émis des avis partagés, comme à son habitude...).

Mais hier soir! Hier soir l'enchaînement prenait tout son sens tant cela constituait un bel ensemble, sans temps morts, une construction sonore et visuelle qui se déroulait tranquillement. Les chansons s'enchaînaient parfois même sans la moindre pause, et ça paraissait vraiment normal, parfait. Hier soir aussi, certaines chansons se trouvaient transformées, rallongées, avec des parties jazzy et des ajouts instrumentaux. Je dirais que Kingdom of Doom, Nature Springs, Three Changes et GBQ resteront mes préférées de ce concert ; celles où il y a le plus de "jeu", d'ajouts, de plaisir musical peut être aussi.

Car au-delà d'un concert très calculé -- c'est du moins l'impression que ça donnait quand on voyait Damon en chef d'orchestre, concentré pour tout diriger, ou bien avec la coupure et la fausse sortie sur la fin de QBG, terminée après le rappel -- on s'approchait parfois de moments de grâce qui me font dire : oui, ils ont le droit de se la péter, oui, ils peuvent jouer pour eux autant que pour le public -- ce qui leur avait été reproché -- oui, Tony peut ne pas déchaîner tout son génie et s'imposer comme le batteur phénoménal qu'il est...

Les éclairages étaient assez surprenants. Très peu de couleurs, à part les fanions ; ils étaient presque tous de noir vêtus. Souvent l'ombre soulignait plus encore que les projecteurs, qui flashaient la scène sur certaines chansons, un halo soudain... Paul Simonon dansant avec sa basse dans l'obscurité de l'extrême droite de la scène restera une image forte ; la basse invisible et pourtant tellement présente (un peu saturée, mais bon, on va pas chipoter pour un plein air), Paul qui se balade sur toute la scène, passant de l'ombre à la lumière.

La bonne surprise c'était le charme du rappel Back in the Day, la b-side instrumentale. Damon s'est alors fait charmeur de public avec son pipeau-piano. Et cette chanson, assez plate sur CD, prenait alors une puissance, une force monstrueuses. C'était tout simplement beau, inédit et connu, novateur et pourtant tellement inscrit dans une continuité musicale... du pur Damon Albarn. La perfection dans l'équilibre entre les forces contradictoires qui agitent ce groupe de géants.

Et puis ça s'est terminé et les lumières se sont rallumées. J'ai ramené une setlist (*fière* c'est la première que je récupère toute seule sans l'aide de personne). J'aurais aimé que ça dure encore...

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