Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Nao-Asakura's world
12 septembre 2009

Cowboy Bebop – 8 ans plus tard

Sans_titre

Il y a huit ans de ça, en 2001, j’ai eu une télé, c’était en février. J’ai regardé Buffy, et Sliders, et après il y a eu l’été, et Canal + a passé Cowboy Bebop en clair. J’ai pris le truc en cours, mais j’ai adoré. C’était tellement différent de tout ce que j’avais pu voir jusqu'alors. C’était le premier anime que je voyais, et je l'ai regardé principalement pour la nouveauté, pour emmerder ma mère aussi, qui dénigrait ces “machins japonais”... Parce que pour elle les “manga” c’était forcément violent et mal dessiné.

Moi je dirais plutôt que c’est un genre à part, une autre culture, une autre façon de concevoir l’animation. Et il faut dire que pour un premier anime je suis tombée sur ce qu’il me fallait... De l’humour, de l’action, de la violence, des intrigues... intrigantes et des personnages plus qu’attachants.
Le premier épisode que j’ai vu, c’était celui où Spike et Jet retournent sur Terre, dans un musée en ruines, pour récupéré un magnétoscope afin de lire une k7 vidéo qui date du passé, de l’époque de Faye, laquelle n’a plus de souvenirs... Le second c’était Wild Horses, où Spike est en panne de moteur en orbite autour d’une planète désertique, le seul épisode où on le voit sourire, quasiment.

Et j’ai été bluffée, scotchée, je suis restée bouche bée devant cette vision du futur, cette Terre détruite, la Lune en morceaux, les vaisseaux, les villes, les gens. C’était complet, un autre monde, un futur, morne et en même temps plein de vie. Un western de science-fiction. Un genre à part.

En 2001, j’avais seulement vu les quelques épisodes de la fin – fin que j’avais totalement effacée de ma mémoire, et que j’ai revu avec d’autant plus d’appréhension et de plaisir – et puis c’était tout, et Canal + a enchainé sur Vision d’Escaflowne, et comme en 2001 j’avais 13 ans, j’ai regardé, aussi, et j’ai aimé, aussi, mais pas pour les mêmes raisons.

Et aujourd’hui, été 2009, j’ai décidé de tout revoir. J’ai ressorti mes divix, des trucs que j’avais depuis que j’ai eu internet, c’est dire à quel point cette série m’avait marquée, et que je n’avais pas revus depuis. Le début c’était quasiment de l’inédit, autant dire que je me suis régalée.

Parce qu’une série créée en 1999, on aurait pu croire qu’elle aurait mal vieilli, que le propos serait devenu difficile à avaler, que les designs se feraient vieux et mauvais. Et pourtant, et pourtant... N’en déplaise à ceux qui disent qu’on a fait mille fois mieux depuis, n’en déplaise à ceux qui diront que j’aime cette série à cause de la résonance sentimentale qu’elle a pour moi, Cowboy Bebop et Shin'ichirō Watanabe sont un des meilleurs trucs qui soient arrivés à l’animation japonaise.

Commençons par les décors, le setting, de la série. La Terre est abandonnée, il pleut des météorites en permanence, la Lune est brisée, détruite par une Gate qui a explosé, il y a de cela des décennies. Le système solaire est vastement colonisé, et les hommes se sont établis un peu partout. Ils voyagent à travers des sortes d’autoroutes de l’espace, des Gates, à l’imagerie à cheval entre Stargate et Lost In Space.
Il en résulte un univers crade, méchant, dangereux, mais aussi très coloré, très tranché. Le néant de l’espace, les étendues désertiques, opposés aux colonies nichées dans des cratères et terraformées. Rien n’est expliqué en détail, tout est visuellement sous entendu ; un monde entier en quelques images.

Les personnages, c’est une autre affaire. On oscille entre fanservice et caricature, et pourtant on s’y retrouve, on accroche. Alors quand on dit Keanu Reeves dans le rôle de Spike Spiegel, laissez-moi rire (jaune)... La série est fortement occidentalisée, et on est loin des grands yeux et des dessins en SD. Même si c’est quand même présent ; quand il y a de l’humour, ou en tant que “comfort” après les scènes de “hurt” (whump) qui abondent. Au-delà de l’aspect physique, les personnages sont intéressants par leur passé, et par leurs différences. Tous les passagers du Bebop sont en somme des êtres à part, qui ont un lourd passé qu’ils veulent oublier, et qui sont différents des autres.

Chaque épisode, à travers les différentes poursuites de criminels dont la tête est mise à prix, est à chaque fois un moyen de dévoiler un peu plus de la géographie et de l’organisation de ce monde futuriste, mais aussi et surtout de dévoiler un peu plus au sujet des personnages. Et les épisodes les plus poignants sont sans doute ceux qui effleurent ce passé voilé, oublié, renié. Ce passé qui les bouffe et finira par tous les engloutir, qui donne cet aspect nostalgique à une série drôle, cet aspect sérieux et dramatique aux deux génériques, de début et de fin.

Parlons des génériques, parlons surtout de la musique. Outre l’innovation du “western de science-fiction”, Cowboy Bebop c’est aussi un anime qui a totalement fusionné avec sa musique. La musique n’est pas là pour l’ambiance, elle n’est pas là pour souligner des sentiments, elle fait partie de la série à part entière. Les combats sont orchestrés pour suivre la musique, les images, le rythme, s’accordent avec celle-ci.
Les épisodes sont appelés “sessions”, comme si c’était à chaque fois de petits concerts improvisés, entre personnages dissonants, les quatre membres du Bebop, sur fond de partition futuriste, le monde que l’on découvre au fur et à mesure.
Les titres sont des chansons, des reprises, des échos, on est dans le jazz, le blues, le folk, on est dans une culture américaine style année 50, à des années lumières de la SF représentée.

On devrait toujours regarder des années plus tard les séries qu’on a aimé étant gosse, ne serait-ce que pour, parfois, tomber sur des perles indémodables, impérissables, qui resteront toujours “futuristes”, quoi qu’on y fasse, et quel que soit le temps qui aura passé. C’est tellement plaisant.

Publicité
Commentaires
G
C'était une approche complètement antagoniste en fait : contexte futuriste / musique rétro pour CowboyBebop, contexte passé / musique actuelle pour Samurai Champloo (ouai, avec un C, c'est mieux ^^) ! Aaah, le J-hiphop de Nujabes...
N
Bien sûr que j'ai regardé Samurai Champloo. Avec d'autant plus d'intérêt que c'était une tout autre approche : de la musique récente voire futuriste couplée à une histoire de samurai, donc dans le passé. <br /> C'était moins grandiose, moins "complet", mais l'histoire personnelle, en parallèle avec l'histoire du Japon était assez intéressante à mon sens.
G
Je découvre ton blog, et tombe sur cet article...Excellent ! J'ai découvert à la même époque, et bien que déjà sensibilisé à la japanim par Evangelion quelques années plus tôt, j'ai pris CowboyBB dans la gueule et ne m'en suis jamais remis.<br /> Concernant les musiques, je n'ai JAMAIS retrouvé de série aussi ambitieuse...10 ans que je trimballe l'OST complète de disques-durs en disques-durs, et c'est pas près de s'arrêter.<br /> Des mêmes auteurs, as-tu regardé Samurai Shamploo ? Cette série a aussi de grandes qualités (mais il lui manquait quelque chose par rapport à Cowboy...je ne saurais dire quoi...du jazz peut-être ?).
E
Je n'ai jamais été particulièrement porté sur les mangas et autres anims japonaises, mais quand je te lis, je suis forcé de trouver ça intéressant. Tu as une façon d'écrire si plaisante, tu fais ressortir tellement de passion, que j'ai l'impression que tu pourrais rendre n'importe quel sujet intéressant.<br /> Encore un bel article donc, et la tentative d'imagination d'une petite Nao de 13 ans devant sa télé ne peut que me faire sourire ^^
Nao-Asakura's world
Publicité
Archives
Publicité