I Love You Phillip Morris, quand le n'importe quoi devient de l'art
Ce film, ça devait bien faire six mois que je cherchais à le voir. Enfin, enfin ! je me suis jetée dessus, et j’avais un peu peur, un tout petit peu peur d’être déçue, malgré mon amour inconditionnel pour McGregor, etsetra. Et, allez, on va dire au bout de cinq minutes de film j’étais conquise, au bout d’une demie heure j’étais aux anges, et le dernier quart d’heure m’a achevée. Un très bon film, un excellent film même, si on reste bien dans l’idée que c’est une succession de clichés merveilleusement bien mis en image – un énorme cliché qui se fait passer pour un film. Et c’est une histoire vraie.
Le film donc, c’est une histoire d’amour entre un adorable homo blond, naïf et gentil, Phillip Morris (McGregor), et un con man, un voleur et un menteur invétéré, extrêmement doué dans ses magouilles, Steven Russell (Carrey). Ils se rencontrent en prison, et c’est romantico-mielleux à souhait, adorable. Sortent de prison, et les magouilles reprennent, Steven se faisant passer pour un exécutif financier dans une grande boite et détournant allègrement des fonds. Et puis tout dérape, re-de la prison, des accusations et des mensonges, des stratagèmes de plus en plus élaborés pour retrouver Phillip et lui expliquer que bien qu’il soit un menteur invétéré, il l’aime et l’aimera toujours.
Le rythme est enlevé, on ne s’ennuie pas une seule seconde. J’avais très peur de voir le propos déroulé sur la durée ; effectivement le film est sur le fil du rasoir, à deux doigts de verser dans la satire ou le grotesque. Mais jamais ça ne bascule, c’est toujours sincère tout en étant drôle, ironique, cliché et tout ce qu’on veut.
Jim Carrey, c’est pas un de mes acteurs préférés, même si je lui reconnais des qualités. Il s’en tire vraiment à merveille, et il n’en fait pas trop, juste ce qu’il faut, pour qu’on y croie ; il sait embobiner les gens, il sait mentir et se faire passer pour n’importe qui. Il y a toujours une espèce de dualité dans son jeu, qui le rend plus profond qu’on pourrait s’y attendre. Ewan McGregor (je ne suis jamais jamais impartiale avec lui, c’est un de mes acteurs préférés depuis toute gosse) est génial ; lui aussi il n’en fait pas trop – quand j’avais vu la bande annonce, j’avais un peu peur de le voir dans ce rôle d’homo affiché, décoloré et juste adorable dans sa candeur. Il est très bon, plein d’émotion malgré le ridicule avoué du film.
Tout est “trop” dans ce film, rien n’est crédible, et pourtant on y croit. Je ne saurais pas expliquer, c’est comme toutes les histoires d’amour, c’est un tout et si c’est bien fait, bien amené ça donne des choses merveilleuses. Et là je trouve que le film s’en tire admirablement.
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