Remember Me

Je me souviens quand, en avril dernier, j’avais vu les affiches dans le métro. Je m’étais fait la réflexion que l’acteur était charmant, et que si ça n’avait pas été de tout évidence une comédie romantique, je serais peut-être allée le voir. Il s’avère que c’est tout sauf une comédie, mais ça je ne le savais pas à l’époque, j’avais juste extrapolé en regardant les affiches et le sourire à l’envers du charmant jeune homme.

Quand j’ai vu qui c’était, cet acteur, j’ai rigolé et abandonné complètement l’idée de le voir. Robert Pattinson, monsieur Twilight, celui qui brille dans le noir et qui fait couiner les adolescentes, très peu pour moi.

Et puis et puis, des mois plus tard, j’y ai repensé, à cette affiche. J’ai creusé un peu. Je me suis dit, au diable les a priori, regardons-le quand même. Du coup je partais avec l’idée que je n’aimerai pas, que l’acteur serait merdique, et que l’histoire me ferait chier pour cause de sentimentalisme hollywoodien.

Oh comme j’avais tort.

L’histoire est simple à en pleurer : Tyler, un fils à papa rebelle et un peu perturbé (affublé d’une mère dépressive, d’une petite sœur surdouée mais pas intégrée et d’un grand frère suicidé) se fait arrêter et un peu tabasser par un flic con après une bagarre à la sortie d’un bar ; Aidan, le colloc de Tyler, suggère qu’il drague la fille du flic (qui est blonde, intelligente et jolie, et bien entendu dans la même fac/classe que Tyler) avant de la larguer pour se venger.

Bon, forcément ils tombent amoureux, et quand le secret est révélé c’est la merde, mais ça on aurait pu s’y attendre. Et puis, il y a tout le reste, autour. Toutes ces petites choses bien vues, qui font que d’une certaine manière, on y croit, on s’attache, on s’intéresse.

Bon, c’est pas le film de l’année, loin de là. C’est même, par certains côtés, un film assez mauvais. Bancal on va dire ; bancal déjà parce qu’on ne sait pas où le classer. Trop sombre pour être une romance, trop de romance pour être un vrai drame, trop de longueurs pour vraiment épater, et en même temps une certaine profondeur dans la durée.

Je suis partagée, et la fin m’a donné envie de jeter des tomates au scénariste, parce que vraiment, si on veut du deus ex machina ça se pose là, et en même temps... en même temps ça choque, ça résonne, ça fait quelque chose.

J’ai eu le sentiment de voir un film convenu mais différent des autres. Je sais pas vraiment comment expliquer. C’est très long (1h50) pour un drame romantique, et malgré toutes les longueurs ça tient plus ou moins la route. J’ai eu envie d’arrêter à un seul moment, au cours de la première demie heure, parce que j’ai eu très peur que ça vire à l’amour à deux francs et que Pattinson soit le seul truc qui ressorte de ce film. Et puis non, c’est bien dosé. Ok, monsieur Twilight est beau gosse, mais il est pas totalement inutile en tant qu’acteur. Emilie de Ravin est toujours aussi charmante, et même le personnage de Pierce Brosnan, qui au départ faisait vraiment figure de vieux beauf embauché pour son nom, se révèle un personnage intéressant.

Donc. En résumé. J’ai passé 1/6e du film à me demander pourquoi je regardais ça. Et le reste du temps j’étais scotchée ; comme quand on lit une histoire, qu’elle est cousue de fil blanc, qu’on sait pertinemment que tel ou tel rebondissement est un passage obligé, mais qu’on continue quand même à lire, parce que c’est plaisant. Et je serai indulgente et pardonnerai aux Américains pour cette fin... bizarre.