The Walking Dead : pourquoi je n'aime pas la série
Avertissement : ce commentaire est (très) long,
et comporte des spoilers faisant référence à la série (les deux premiers
épisodes, rien d’énorme) et au comic book (des détails, pas seulement
du début, je me suis laissée emporter).
Je dois être
la seule personne sur cette terre à ne pas penser du bien de cette
série, et étant une grande fan du comic book, ça me coûte un peu de dire
ça.
Ce premier épisode, ce pilot, m'a lourdement fait chier. Il
dure longtemps (1h et quelques) et c'est vraiment mou. Pour le compte,
ça reprend vraiment fidèlement les premiers chapitres de Kirkman, mais
j'ai pas eu le souvenir de m'être autant emmerdée en le lisant (enfin
c'était y a un bout de temps).
A mes yeux, le plus gros défaut
(outre la réalisation laborieuse, mais j'y reviendrai) c'était la
fidélité au comic. Oui, vous avez bien lu, mais je n'en démordrai pas.
Quand le premier chapitre est sorti, le même mois que 28 Days Later de
Danny Boyle, c'était novateur. Les deux media partagent le même
"opening" (le type dans le coma, qui se réveille dans une ville dévastée
et qui passe pour un con auprès du premier groupe de survivants sur
lequel il tombe, parce qu'il n'a pas idée que les zombies ont envahi le
pays/le monde) mais sont séparés par un continent. Au final le double
traitement (papier/pellicule) était intéressant, et pas tellement
redondant.
Mais là, avoir un troisième medium (la télévision), ça
gâche tout. 28 Days Later est à présent un film archi connu (pour les
fans du genre, et donc le public supposé de TWD) et ce pilot sent
horriblement le réchauffé. J'ai eu, véritablement, le sentiment de voir
une version mal refaite de 28DL. Tout le grandiose de cette scène
d'ouverture, toute la nervosité du film et du comic s'est envolée : 1.
parce qu'on sait d'avance où on met les pieds, et 2. parce que c'est pas
vraiment bien réalisé.
Là, les fans de Darabont crient au
sacrilège. Je vous arrête, je n'avais pas le moindre a priori, favorable
ou non, quand j'ai regardé le pilot. Il n'empêche que c'est méga lourd,
constamment dans l'insistance là où la suggestion fonctionnerait
nettement mieux.
Exemple : Rick se réveille à l'hosto, tout
seul, alors qu'une seconde auparavant on voyait son partenaire lui
apporter des fleurs et lui parler - une jolie ellipse temporelle, en
soi, qui explicite bien l'idée du coma. Bon.
Partant de là, le
réalisateur dérape, et on a un gros plan fixe bien long sur les fleurs
maintenant fanées sur la table de chevet. C'était une bonne idée, ça
participait à l'ellipse, et c'était esthétiquement sympathique (ça
rappelle certaines images du comic book, le générique, c'était pas dénué
de logique). Et là, Rick tend la main, attrape une fleur, la froisse,
la regarde s'émietter avec le regard vague du mec qui sort tout juste
d'un coma (je ne reviendrai pas sur les talents d'acteur de cet Andrew
Lincoln, mais bon voilà). Il l'émiette, la caméra reste fixe, et on voit
les miettes, et les miettes et les miettes. Oui, ça va on a compris que
le temps a passé (oh misère, c'est aussi le titre, bref au secours).
"Show don't tell". Daramont insiste encore et toujours, si bien qu'on
perd le rythme, on s'emmerde, on a le sentiment d'être pris pour un con.
Cela
étant dit. Les débuts du comic book ne sont pas dénués de défauts, et
malgré tout l'amour que je porte à Tony Moore, on pourrait sans doute
faire des critiques similaires sur ces premiers chapitres. Mais passons.
Venons-en aux zombies.
Parce que les premiers chapitres, c'est
surtout les zombies, Rick (acteur bof donc, mais c'est mon avis
personnel, peut-être qu'il est juste mal dirigé), et Morgan, le voisin
black et son fils, qu'on ne revoit pas avant... une petite cinquantaine
de chapitres si j'ai bonne mémoire.
Les zombies, et les effets
spéciaux en général, ne me convainquent pas du tout. Je trouve qu'ils
sont trop hétérogènes, dans leurs réactions, et surtout trop "humains".
C'est plus tard dans le comic que vient la réflexion qu'ils sont pas si
terrifiants (je pense au passage où les deux gamins contemplent les
walkers à travers la palissade qui entoure la prison), pas si monstrueux
(tout en l'étant, et puis c'est accompagné de la terrible réalisation
qu'ils sont tous des morts en devenir, des morts ambulants, des walking
dead, mais je m'égare).
Exemples : la gamine zombie dans le
pré-générique, qui avance, se baisse pour ramasser son doudou, avance
encore, voit Rick, se met à quasi courir vers lui avant de finir
abattue. Non quoi. (OK, vous allez me dire, il y a dans le comic book
des éléments pour étayer cette scène, cette réaction de la part du
zombie ; je pense à la gamine que le Governor garde avec lui, et aux
zombies enchainés de Michonne, bien plus tard, ce qui irait dans l'idée
d'un certain reste de conscience).
La fin du pilot était un peu
meilleure, à mon sens, et les acteurs choisis pour tous les autres
personnages (le camp de survivants) sont frappants de ressemblance, au
point que c'était réellement excitant.
L'entrée en ville à
cheval est super badass, et là on retrouve tout le comic book sans que
ce soit trop lourd. Un peu d'action, un peu de suspens, un cliffhanger
final, autant d'arguments pour attendre le 2e épisode avant d'arrêter
mon jugement.
Et ce 2e épisode, il est pas passé. Du tout, au
point que j'ai laissé tomber la série, tant pis. Et je serai
probablement la seule à faire ça tant les commentaires ont l'air partout
positifs, de la part de fans ou non du comic book. Andrea, Dale, Glenn,
on dirait qu'on les a dessinés et qu'ils ont soudain pris vie. C'est
saisissant, mais c'est pas suffisant.
Le début est laborieux,
les dialogues insipides (c'était très mauvais aussi dans le pilot, toute
cette tirade misogyne au possible de Shawn, qui n'était semble-t-il là
que pour installer une opposition entre les deux personnages, et évoquer
leur façon différente de traiter le "sexe faible" (même s'ils finiront
avec la même nana).) Toujours pas convaincue par les zombies et les
effets spéciaux.
Et puis soudain : tout un tas de personnages
dont je n'ai aucun souvenir. Une espèce de mauvaise caricature du
redneck raciste (OK, vous allez me dire, on s'égare pas tellement des
personnages de Kirkman, et le thème du racisme, entre autres, a été
abordé dans le comic), et là c'est juste mauvais, à deux dimensions
seulement, et les dialogues sont à la limite du supportable. J'ai décidé
d'arrêter les frais et de tout couper, tant pis pour la suite.