Pride and Glory (2008)

Le film aux multiples superlatifs. Très long, très violent, très noir, très américain, très new-yorkais. Un polar/cop movie. Un truc qui vacille dans l'horreur, qui menace de chuter dans un manichéisme primaire, mais qui, au bord du gouffre, opère un retournement assez prodigieux.

La fin est vraiment très dure, très noire, et très juste - nécessaire, logique, et en même temps humainement inacceptable. Le soin accordé aux détails était visible, tant au niveau des personnages (portés par des acteurs parfaits dans leurs rôles, Voigt, Norton et Farrell) que des dialogues, ou juste des enchaînements de scènes : le gros défaut des films de flics, c'est que soit ça se traîne, soit c'est trop rapide, saccadé. Là, le dosage est bon, le ton est bon. Un peu long, mais il faut ça pour placer les personnages dans leur rôle, pour laisser le temps de les comprendre.

Un film dur, qui m'a pris la tête, avec une construction d'ensemble admirable malgré quelques passages à vide. Pour tout dire, j'ai pensé à Serpico (pour le thème, le personnage de Norton est bien loin de Serpico) et à The Town (même si les thématiques sont inversées, et les villes différentes). Et dans The Town, l'intrigue centrale est peu crédible, et les personnages difficiles à cerner. Là l'histoire est bateau, ça fait presque "histoire tirée de faits réel" (chose que dément un bandeau à la fin du film), c'est beaucoup plus noir et plus crédible.