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Nao-Asakura's world
24 mai 2012

Sunshine (2007)

Ça doit bien faire la cinquième ou sixième fois que je vois ce film, sous une version ou une autre. Et comme à chaque fois, je me fais avoir, et je finis par flailer inutilement en parlant à mon écran.

Ce film, à mes yeux, serait un pendant moins capillotracté de 2001. L'idée même de la recherche du sublime, de la synesthésie permanente, de la collision entre science et foi, c'est là ce qui fait la force du film. C'est le premier depuis 2001 où les images spatiales me laissent sans voix, sans que je pense à des CGI ou autres. C'est vrai, c'est beau. Je m'égare. Vous me direz, je regarde peut-être pas assez de films de SF, et mon regard est sans doute biaisé par le fait que j'aie revu 2001 récemment sur grand écran.

L'histoire, elle est à la fois basique et géniale, parce qu'on a la trame d'un film d'horreur/catastrophe, mais aussi tout un tas de possibilités de jouer avec les non-dits, les silences et les illusions. C'est ce qu'on retrouvait un peu dans 127 Hours, et ce qui me fait dire que Boyle est un grand. Parce qu'il ne suffit pas de rajouter des lens flares pour faire un film de SF classe, encore faut-il que ça fasse sens (Star Trek de Abrams est un magnifique exemple d'usage raté de lens flares, à mon sens).

Les thématiques cachés donnent mal au cerveau tellement on peut partir dans des délires philosophico-ésotériques, et j'ai encore eu des petits moments d'épiphanie tout du long, à déblatérer mentalement sur les sacrifices christiques des héros et le sens des trois derniers "rescapés", etc etc.

J'ai tenté de laisser ouverte dans mon esprit la porte du slash tout au long du film, sans chercher à en voir, juste pour tester. Et je vais accepter de penser qu'il "y a un truc", mais un truc passé, un truc fini. Comme disait le personnage de Phoenix à Weaver dans The Village (putain j'ai de ces références, mais passons), c'est dans l'évitement qu'on voit les sentiments, dans les silences et pas dans les mots. Tant de haine, tant d'opposition (dans la mort même, mais ça c'est symbolique et plus trop lié à la psychologie des personnages) bornée, ça cache forcément quelque chose.

Je pense que Mace le déteste parce qu'il l'envie justement, d'être le seul à pouvoir sauver l'humanité - etc, blablibla sur la qualité christique du personnage de Robert Capa. Pour moi, Mace est un personnage secondaire (crucial, mais secondaire). Cf. la magnifique scène où ils décident sans même échanger une parole que ce sera Capa qui aura la seule combinaison pour retourner sur Icarus II, et que Capa affronte sans un mot son commandant, avec Mace en flouté derrière son épaule, qui le soutient sans rien dire. Tant d'importance sans un mot dans cette scène, ohmy.

J'aime la fin, parce qu'à chaque fois que je vois le film, je comprends un truc différent. Ou alors j'oublie ce que j'avais compris la fois d'avant, je sais pas. Là j'étais partie dans un trip mystique comme quoi la physique seule ne pouvait pas rallumer le soleil, qu'il fallait un élément humain, trois éléments en fait - Pinbaker, Capa et Cassie - le bien, le mal et la connaissance, ou encore la foi, l'amour et la science, etc etc, c'était tellement "ça", que j'en étais heureuse. u_u

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