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Nao-Asakura's world
12 août 2012

Carnivàle, la série que j'ai adoré détester

Ce titre est partiellement faux, en fait. La série se place en 5e ou 6e position dans mon top 10 (bel exploit), et je n'ai pas fini de la regarder (encore 2 épisodes).

Mais quand même... J'ai passé la saison 1 à râler, et la saison 2 à rous
péter. Les défauts sont nombreux, énervants et... indispensables. La série n'est pas bancale parce qu'elle a raté, mais bancale parce que c'est comme ça qu'elle est censée être. Alors oui, il y a des défauts dans la continuité, et la fin va sûrement être décevante, vu que les créateurs comptaient faire 6 saisons à la base (vous êtes pas un peu marteau ? u_u)... mais dans le fond, la somme des parties est tellement exceptionnelle, et puissante, qu'on ne peut qu'apprécier.

C'est encore une série qui, comme Breaking Bad, tombe dans la catégorie "j'ai pas voulu la regarder parce que le résumé induisait horriblement en erreur, et que je pensais pas aimer." Or, si imdb parle d'une lutte entre le bien et le mal, et sous-entend de forts thèmes religieux, ce n'est pas vraiment comme ça que je perçois la série, et comme ça qu'elle tente de se positionner, dès l'épisode 1.

L'élément surnaturel est présent dès le pilote, et quand on s'attend à une série religieuse et sérieuse, ça fait bizarre. Une fois qu'on a saisi que les créateurs étaient complètement psychotiques, et qu'au lieu de combat entre le bien et le mal, on avait plutôt une poignée de personnages déshérités, en lutte contre un destin glauque et une époque sombre (le début des années 30), ça passe quand même nettement mieux.

Alors oui, il y a un prêtre diabolique. J'ai maté une série avec un prêtre diabolique et je l'ai aimé. C'est un exploit en soi. Sauf que... pendant quasiment tout une saison, on ne sait pas vraiment sur quel pied danser, par rapport au résumé imdb sus-cité. Qui, de Ben Hawkins le pauvre type avec des pouvoirs moyennement utiles et des visions affreuses ou du prêtre angoissant capable de voir les péchés des gens, représente le bien, le mal ? Qui fait quoi, pourquoi ? On patauge complet, et c'est ça qui m'a plu. Pas de frontière nette, pas d'explications, pas de mysticisme à deux ronds (j'ai cela dit dû réviser mon jugement courant saison 2, car ces qualités ont semble-t-il été estompées...).

carnivale

Une série qui, en l'espace de 22 épisodes, a réussi à me faire repenser à Fullmetal Alchemist, Monster, Supernatural, Night Watch... tout un tas de shows à la mythologie super poussée, c'est une bonne série. Toute série qui me force à enchaîner plus de 3 épisodes à la suite, plusieurs jours d'affilée, c'est une série excellente.
 
Mais en fait, dans le fond, j'étais déjà accro dès le générique. Un générique magnifique, qui a très peu de rapport avec la série en elle-même (tout un tas de thèmes évoqués jamais exploités en réalité), et qui induit en erreur tout autant qu'imdb. Mais qu'importe, c'est fascinant, glauque et sombre.

J'accroche, parce que les personnages sont faillibles, incompréhensibles même, énervants. Pas comme des personnages normaux de séries normales, où les motivations sont toujours relativement claires, où la psychologie est logique et établie une fois pour toute. Dans la vraie vie, c'est jamais clair, logique et établi une fois pour toutes. C'est fluctuant et frustrant. Cette série est frustrante.

Deadwood (autre show de HBO que j'ai adoré et maté en quelques semaines à peine), c'était une tragédie grecque version western, une pièce de théâtre se faisant passer pour la vraie vie. Là, c'est différent. Les frontières sont floues.
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