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Nao-Asakura's world
9 juillet 2013

Repo Men (2010)

repomen

Ce film, ça commence comme une blague. Le postulat même de départ tient de la blague plus que de la SF : dans un futur proche, une société vend à crédit des organes artificiels, et envoie des "repo men" pour les récupérer (de force, avec plein de sang et de larmes) si les clients n'arrivent pas à rembourser. Notre héros (Jude Law, totalement parfait), se fait une joie de trucider des pauvres gens (au sens pécunier) et de récupérer leurs organes, sous les ordres d'un patron cynique à souhait (Liev Schreiber), accompagné d'un pote aussi barré que lui (Forrest Whitaker). Sauf que... une des récupérations tourne mal, le héros s'électrocute, et on lui greffe un cœur artificiel (totalement contre son gré), chamboulant son sens des valeurs et l'empêchant de continuer à faire son job (trucider des gens pour leur piquer leurs organes à crédit).

C'est à la fois un film d'horreur (c'est hypra gore, et je viens de voir que j'avais une version "unrated", donc ça explique peut-être un peu), de la SF/anticipation vraiment bien foutue (avec juste ce qu'il faut de poudre aux yeux pour que ce soit crédible, des décors minimalistes bien sympa, quelques trouvailles marrantes), un buddy movie plein d'action (Whitaker/Law en ex-soldats à la tête dure, reconvertis en repo men, c'était quelque chose), et un "survival movie", avec le héros qui décide de lutter contre le système, malgré des chances de survie plus que minces. Sauf que, et c'est là où le film est excellent, l'humour ne verse jamais dans le ridicule, le gore ne verse jamais dans le voyeurisme malsain (même si la scène du bipage d'organes sur personne encore vivante est sexuelle à mort, mais c'est beau). A aucun moment on se dit "c'est n'importe quoi, j'en ai marre, vivement que ça se termine" (c'est le cas 2 fois sur 3 avec les survivals). A aucun moment on ne désavoue le héros. Parce que le cynisme, le second degré, est présent tout du long.
Esthétiquement, c'est un excellent film. C'est futuriste sans faire toc, c'est réaliste sans être over the top.

Visuellement, ça m'a rappelé cet horrible remake de Total Recall, en moins flamboyant. On pense aussi à In Time (sorti plus tard, avec plus ou moins la même intrigue : un type qui tente de déjouer le système et des méchants gens qui n'en ont rien à faire de la vie des autres, dans un monde futuriste bâti sur l'argent et le cynisme). Sauf que dans In Time, on en a plus rien à faire du héros, passé la moitié du film, et à aucun moment on n'y croit vraiment. Trop sérieux, trop peu crédible.


Repo Men, ça donnait une impression constante d'imprévisibilité malgré un scénario assez convenu (les codes du genre sont bien respectés, et à part la fin, la putain de fin qui m'a explosé le cœur, on est rarement surpris). Plutôt constamment plongés dans un état de suspension de l'incrédulité - "ils vont pas faire ça ? Si ? Oh." Et ainsi de suite.

Tous les acteurs sont chouettes, et les seconds rôles m'ont fait couiner comme une abrutie (John Leguizamo et Liza Lapira, la chinoise dans NCIS), Jude Law est parfait, au final, je suis même pas triste de m'être spoilée la fin du personnage de Schreiber, vu combien cette scène fait plaisir à voir.

Et la musique. Et la fin. Et le gore. Parfait.

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