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Nao-Asakura's world
28 juin 2015

The Martian - Andy Weir

Parfois je suis un peu con. Ma mère l'a lu en français, m'a dit qu'il était excellent, et puis j'ai oublié. Il a fallu cette flippante bande-annonce pour l'adaptation cinéma à venir pour que je me bouge enfin le cul et que je l'achète en anglais (car traduction bragelonne, et puis why not, c'est toujours mieux) et que je me décide enfin à le lire.

Ce livre est épique, d'un bout à l'autre. Ce livre est extrêmement bien écrit, mais il cache bien son jeu. J'ai passé une cinquantaine de pages à me dire que bon, c'était bien gentil, mais à quoi bon en faire un film, c'était un peu répétitif, simpliste même, au niveau de l'écriture - un seul point de vue, on se fait vite chier. Mais c'est pile à ce moment que l'auteur a fait un truc glorieux : il a changé de point de vue. Et encore, et encore et encore. L'alternance est superbement maitrisée, tout est parfait, que ce soit la SF, les rebondissements ou l'écriture elle-même.

Reprenons. Ce livre ne contient aucun martien à proprement parler, juste un pauvre astronaute victime d'un sale accident, abandonné par ses camarades qui le croient mort, obligé de se rejouer une version planète rouge/MacGyver de l'exil de Robinson Crusoé.

Le livre est quasiment exclusivement composé des "logs" de la mission, du pauvre Mark Watney qui consigne ses faits et gestes pour pas virer toc toc. On a le temps qui passe, on a les solutions dignes d'un ingénieur fou qu'il parvient à trouver à chaque fois que la loi de Murphy frappe, mais on a surtout la voix intérieur d'un personnage livré à lui-même, doté d'un humour de gamin, quasiment certain qu'il ne reverra plus jamais la civilisation (donc à quoi bon y mettre les formes).

C'est facile à lire, et en même temps ça finit par manquer d'âme. (C'est là que j'ai pensé, putain quelle idée d'adapter un truc pareil, ya vraiment pas de quoi faire une histoire, c'est juste un ingénieur qui détaille ses calculs d'ingénieur pour survivre contre toute attente).

Sauf que blam, changement de point de vue, et on se retrouve avec tout un wagon de personnages (une charrette grandissante à mesure que le livre avance) qui 1. se rendent compte que Mark est pas mort, 2. finissent par arrive à communiquer avec lui (yah !). C'est une de mes inquiétudes pour l'adaptation, j'ai peur que ça finisse en truc patriotique merdique, alors que c'est pas concrètement le délire dans le livre ; l'engouement médiatique est évoqué, utilisé, mais c'est la science et les scientifiques qui restent le cœur du roman, du début à la fin.

Si on ajoute à ça plusieurs passages totalement fous écrits à partir d'objets inanimés qui partent en couille, ou d'éléments du paysage martien qui tentent de tuer notre héros, c'est juste dément. Un ascenseur émotionnel constant, on rit, on pleure, on flippe. Sur la fin, j'en étais à masquer la page voisine de celle que j'étais en train de lire pour ne pas me spoiler en cours de route.

Bref, une réussite à tous points de vue, humain, scientifique, littéraire (écrire un livre qui se tient avec quasi exclusivement que du blabla scientifico technique raconté à la manière d'un journal intime débridé, c'est un mini-exploit en soi). C'est le livre que j'aurais aimé lire quand j'avais 12 ans et que je me passionnais pour la conquête spatiale et l'espace. C'est le genre de truc qui me fait flipper à mort, mais je ne peux pas m'empêcher de dévorer. C'était extra.

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