"It's Always Sunny In Philadelphia"
Canal + a toujours le chic pour dénicher des petites pépites de drôlerie, totalement anticonformistes, à contre-courant de ce qu'on a l'habitude de voir ailleurs. De fait, cette série, au format ultra-court (20 minutes), en provenance des USA, a tout pour choquer, et donc pour (me) plaire.
C'est éminemment "borderline", tant dans les thèmes abordés, toujours très limite, surtout de la part d'américains, que dans l'interprétation et le rythme, qui ajoute à cet aspect "amateur", "fait dans la précipitation", extrêmement réjouissant.
Cette série, écrite par ses interprètes (Charlie Day, Rob McElhenney et Glenn Howerton) me conforte dans mon idée que c'est de cette façon que naissent les créations les plus sincères -- souvent on se demande quelle est la part d'écriture et la part d'improvisation -- et les plus originales.
Chaque épisode se focalise sur une journée dans la vie de sympathiques loosers qui tiennent une bar à Philadelphie, et, en gros, passent le temps à picoler, sniffer des trucs divers et variés et à s'attirer tous les ennuis de la création à cause de leurs raisonnements très particuliers face aux événements. C'est carricatural, délirant, mais en même temps on ne peut qu'accrocher aux (mes)aventures de ces débiles.
Les thèmes abordés sont toujours politiquement incorrects : racisme, avortement, alcoolisme... Mais c'est toujours fait à travers le point de vue de ces marginaux attachants, si bien que les énormités qu'ils peuvent sortir nous font rire ; c'est en quelque sorte la mise en scène des pires abrutis américains possibles. C'est tellement énorme que ça ne peut être que drôle.
L'autre atout, c'est le rythme, lié au format court ; chaque épisode tourne autour d'une lubie, d'un thème précis, qui entraîne par effet boule de neige toutes sortes de conséquences farfelues.
L'épisode qui a mon sens marque le paroxysme de cette série, le 3x09, commence par cette réflexion -- somme toute non totalement dénuée de logique -- de la part de l'un d'entre eux : le petit ami de Dee est un attardé qui fait de la musique, on est moins cons qu'un attardé, si on montait un groupe de rock ! Fatalement le raisonnement se heurte à la réalité et le tout s'emballe et part dans des dérives improbables. Le pire c'est que la musique des chansons débiles reste dans la tête des mois après le visionnage...
Les acteurs sont tout simplement trippants, avec Danny DeVito en guest envahissant à partir de la saison 2, dans le rôle du père des jumeaux, fraîchement divorcé et pas vraiment plus équilibré que les autres [note sans rapport : ce mec, plus il vieillit, plus il rétrécit].
Charlie Day est mon préféré et de loin, pauvre souffre-douleur dyslexique qui se fait tour à tour renverser en voiture par ses potes, poignarder avec une fourchette, bastonner à coup de poubelle et j'en passe... Le personnage est assez limité, avec une tendance à se mettre à faire des crises de nerfs quand la situation le dépasse. Fan de Al Pacino (♥), il se prend pour lui dans plusieurs épisodes (pour Serpico notamment).
Et pour une fois, je ne cracherai pas sur la VF (ce qui est extrêmement rare de ma part), le doublage est très bon, avec Benoît du Pac, que les fans de GTO auront reconnu comme la voix française d'Onizuka, looser patenté de la pire espèce lui aussi...
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